L'aluminium : une histoire de recyclage
L’ambition du Projet Métal de développer le recyclage des emballages métalliques légers s’inscrit dans une histoire bien plus ancienne, celle du recyclage ! En effet, l’aluminium est un métal idéal pour le recyclage. Lors de la refonte, il ne perd ni de sa masse ni de ses propriétés. Il est 100% recyclable et à l’infini !
L’aluminium a été découvert au 19ème siècle. Il est abondant dans la croûte terrestre mais il s’y trouve sous forme d’un oxyde qu’il faut réduire afin d’obtenir une forme métallique. À l’origine, l’aluminium était extrait grâce à un procédé chimique qui en faisait un matériau au prix tellement élevé qu’il était utilisé pour la joaillerie. C’est à la fin du 19 siècle que le procédé d’électrolyse de l’alumine a été mis au point simultanément en France et aux USA par Paul Héroult et Charles Martin Hall. Ce procédé a fait chuter le prix de revient de l’aluminium et a contribué à sa diffusion dans des domaines d’application très divers.
Léger, malléable, conducteur électrique/thermique et peu oxydable, ce métal non ferreux devient le matériau de choix pour bon nombre d’évolutions dans les transports, l’architecture et les emballages bien sûr !
Au vu de sa très bonne recyclabilité, il a toujours bénéficié du recyclage en boucle fermée, qui consiste à utiliser les chutes de production d’un produit, à les recycler directement dans l’usine dans le but de fabriquer le même produit.
Le recyclage de l’aluminium en boucle ouverte ou affinage[1] , c’est-à-dire l’utilisation de la matière de recyclage pour une destination différente en substitution d’une matière première vierge, s’est lui véritablement développé à la fin de la Seconde Guerre mondiale face aux stocks de débris liés à la guerre et au besoin grandissant d’aluminium pour la reconstruction.
Le second essor du recyclage survient à la suite des crises pétrolières durant lesquelles la demande augmente pour des matériaux plus légers dans l’optique de produire des véhicules plus économes en pétrole[2]. C’est à cette époque, en 1975, que la première loi organisant la collecte et le traitement des déchets est votée. Cette loi instaure le principe du « pollueur-payeur » et ambitionne de « faciliter la récupération des matériaux, éléments ou formes d’énergie réutilisables ». On estime actuellement que 75% de l’aluminium produit depuis la fin du 19ème siècle est toujours en circulation, notamment au travers des produits à longue durée de vie tels que les avions, trains ou bâtiments[3].
Pour répondre aux défis de nos sociétés en termes de gestion des ressources naturelles ou de changement climatique, il est indispensable que le recyclage continue d’avancer.
En 2009, l’année du lancement du Projet Métal, seulement 32% de l’aluminium de nos emballages[4] était recyclé contre 48% aujourd’hui[5]. Si l’augmentation est notable, il reste encore du chemin à parcourir. C’est en cela que le CELAA et ses adhérents se mobilisent depuis plus de 10 ans. Notre objectif : que 30 millions de citoyens puissent recycler leurs emballages légers métalliques à l’horizon 2022.
[1] Institut pour l’histoire de l’aluminium
[2] Jacob, Sylvain, et Jean-Marie Pache. « Le recyclage des déchets d’aluminium : histoire de l’affinage en France », Entreprises et histoire, vol. 89, no. 4, 2017, pp. 39-57.
[3] Derichebourg
[4] Projet Métal, CELAA
[5] Citeo, chiffres 2020